dimanche 4 octobre 2015

L'Héritière, Melinda Salisbury

"- Qu'entendez-vous par "libres"?
- Comme toi. Tu peux aller où bon te semble et faire ce qui te chante. Je ne sais pas ce que ça fait. 
- Je ne suis pas libre ma dame, dit-il lentement. Je ne suis pas plus libre de mes actions que vous. Vous envisagez le fait d'avoir des choix comme les gens qui ont envie de voler. Ils voient un aigle qui s'élance dans les airs et y plane, ils se disent que ce doit être merveilleux de voler. Mais les pigeons peuvent voler, et les moineaux aussi. Personne ne s'imagine être un moineau, pourtant. Personne ne rêve de ça." Lief et Twylla



Résumé : Twylla est promise au prince héritier du royaume de Lormere. Mais la jeune élue possède un don maléfique. Elle a le pouvoir de tuer par son simple toucher : elle est l'arme parfaite ! La cruelle reine qui l'a adoptée la contraint à exécuter les traîtres. Nul ne peut approcher Twylla sans risquer sa vie. Jusqu'au jour où Lief, son nouveau garde, charmant et rebelle, fait vaciller la jeune fille dans sa foi et sa soumission ...

Mon avis :

PERSONNAGES :

J’ai eu un peu de mal à m’attacher à Twylla. J’ai trouvé qu’elle se lamentait trop sur son sort et qu’elle rejetait trop ses propres responsabilités sur les autres. On sent que ce n’est qu’une gamine qui n’a pas encore 17 ans. Je ne la trouve vraiment pas mature pour le coup. Elle est aussi d’une naïveté incroyable et se fait manipuler par tout le monde. C’est donc un personnage qui m’a de plus en plus déplut. En revanche, j’ai apprécié sa décision de la fin. Elle a enfin fait un choix intelligent et n’a choisi ni Lief ni Merek comme compagnon. Pour ce qui est de Lief, j’ai sentis dès le début que quelque chose clochait chez lui. Il s’est rapprocher trop rapidement de Twylla pour ce que soit crédible. Par contre, j’aime le fait qu’il remette tout en cause comme cela, il a sa propre opinion sur le monde et s’y tient. On perçoit à travers lui une certaine analyse, critique de la médecine et de la technologie qui est intéressante. On retrouve également à travers lui une critique de la religion et des mythes. Grâce à cela, j’ai un peu apprécié ce personnage malgré son comportement que j’ai trouvé déplacé et inconscient ainsi que ses motivations et ses actes que j’ai trouvé inexcusables. Il s’est joué de Twylla alors qu’elle lui avait accordé sa confiance et son cœur. En revanche, même si je ne l’appréciais pas beaucoup au départ, j’ai finis par aimé un peu plus Merek. Il peut certes se montrer hautain envers les autres et ne voit que son avenir sur le trône mais on sent tout de même que ça part d’un bon sentiment et qu’il veut arracher son futur royaume des griffes de sa mère qui ne lui a clairement pas offert une enfance heureuse et stable. Il veut également échapper à la solitude, ce que je peux comprendre. Mais son égoïsme m’a tout de même pas mal refroidie. Etonnement, j’ai aussi finis par aimer la Reine. J’ai trouvé son personnage vraiment bien fait. Elle est implacable, cruelle, manipulatrice, elle n’hésite pas à éliminer quiconque la gêne dans son plan pour faire de son règne l’âge d’or de Lomere. C’est vraiment un personnage très fort et d’une intelligence redoutable. Je pense que c’est mon personnage préféré. Le pauvre Roi m’a, quant à lui, fait beaucoup de peine. Il n’est pas heureux dans son mariage et est sans cesse rabaisser. J’ai trouvé que c’était un très beau personnage, plein de douceur quoique teinté de tristesse. J’ai aussi beaucoup aimé Dorin. Il protège Twylla depuis toujours et ne la voit pas comme un monstre. C’est un personnage très touchant qui semble représenter le père que Twylla n’a jamais connus.  Par contre, je n’ai pas du tout aimé la mère de Twylla. Je trouve que c’est une femme froide et mesquine. Elle ne s’occupe pas de ses enfants, ne leur offre même pas d’amour. Elle ne voue sa vie qu’à son métier et en profite pour se forger une réputation et avoir des avantages. Je n’aime vraiment pas ce genre de personnes. Elle tourne le dos à sa fille qui n’a même pas comprit les conséquences de son choix car elle était trop petite. Elle lui a tout simplement claqué la porte au nez au lieu de tenter de la raisonner ou de la retenir. Je trouve cela inadmissible.

RELATIONS :

J’ai trouvé la relation entre Twylla et Lief trop rapide une fois qu’elle débute. Ils se promettent tout de suite le grand amour alors qu’ils ne se connaissent que depuis un mois, ce qui est assez étrange. Surtout que Twylla n’a même pas 17 ans et elle veut déjà s’enfuir avec lui alors qu’elle le connait à peine. J’ai trouvé cela précipité quoique prévisible. La relation qu’entretiennent Twylla et Merek n’est pas forcément meilleure. Ils se connaissent également à peine et il lui voue déjà une admiration sans équivoque, il ne veut qu’elle comme épouse alors qu’il n’a jamais connus d’autres femmes et surtout qu’elle ne partage pas vraiment ses sentiments. Mais il ne semble pas s’en formaliser, ce qui est assez bizarre. On retrouve ici une relation qui nait d’un arrangement et qui contraste avec celle que Twylla a avec Lief mais qui semble tout aussi voué à l’échec. Je n’ai aimé aucune des deux relations et j’ai été contente que Twylla ne choisisse ni l’un ni l’autre. En revanche, j’ai trouvé que le lien entre Twylla et Dorin est touchant. On dirait un père avec sa fille, mise à part le fait qu’il marque bien la différence de grade entre eux et qu’il reste très professionnel. Il est toujours prêt à lui rendre service et il ne fait pas ça que parce que c’est son métier mais parce qu’il a développé une réelle affection pour elle. Tout comme elle d’ailleurs, elle se rend compte que c’est la personne dont elle est le plus proche dans le palais et elle s’inquiète pour lui quand il tombe malade. Elle semble avoir également le même lien avec le Roi. En effet, lui est tout le temps content de la voir, c’est même lui qui la voulait au château et qui demande à ce qu’elle chante pour lui. Quant à elle, elle s’est prise d’affection pour le mari de la Reine et le plaint. Je les aime bien tous les deux quand ils sont ensemble. En revanche, la relation entre la Reine et le Roi est tendue. Ils ne sont clairement pas heureux ensemble, la Reine ne voulant pas de lui comme mari et lui étant obligé de subir tous les caprices de sa femme. Il est sans cesse rabaissé et passe au second plan. C’est un couple plutôt triste. C’est à peu près pareil entre Merek et sa mère. En effet, même si elle lui voue un amour inconditionnel, lui ne supporte pas sa mère. Il semble totalement dégoûté d’elle alors qu’elle ferait tout pour lui. C’est une relation assez spéciale qui va vers le malsain à un moment (on parle quand même d’inceste quoi…) et qui m’a un peu surprise.
La relation entre Twylla et la Reine reste la plus complexe de toutes avec sans doute celle entre Merek et sa mère. D’un côté, Twylla admirait la Reine et lui était reconnaissante. Mais ensuite, elle finit peu à peu par la haïr en se rendant compte de la véritable nature de la Reine. Elle la respecte et voit en elle une seconde mère mais la déteste profondément et la supporte de moins en moins. Quant à la Reine, elle ne supporte pas Twylla mais elle a besoin d’elle alors elle ne peut pas s’en défaire. Surtout que Twylla lui voue une obéissance sans faille. Cette relation me rappelle du coup celle de Twylla et sa mère biologique. Elle ne s’occupait pas d’elle, ne faisant que lui inculquer son futur métier. C’était plutôt une relation de maitresse/élève et encore, il n’y a aucune forme d’affection entre elles. D’ailleurs une fois partie, Twylla ne cherche même pas à la recontacter et ne pense pas à elle comme elle pense à sa petite sœur Maryl. Elle donne même l’impression d’être soulagée de l’avoir quitté et ne regrette que le fait d’avoir laissé sa sœur qui va devoir la remplacer.
INTRIGUE ET STYLE :

J’ai tout d’abord trouvé que l’écriture était assez agréable, l’auteure sait très bien jouer avec les détails et le passage du présent au passé et inversement est fait de manière habile. Elle arrive à nous décrire son monde sans pour autant que ce soit trop explicatif ou qu’elle fasse une pause dans son histoire. J’ai beaucoup apprécié cela.
J’ai aussi bien aimé le contexte, les mythes et l’histoire du monde sont originaux et intéressants. C’est un tout nouveau monde, inconnus, avec sa propre histoire, sa propre religion et ses mythes. L’auteure n’a rien laisser au hasard.
En revanche, j’ai trouvé le début un peu déstabilisant, j’ai eu du mal à me situer. J’ai également remarqué qu’il n’y a pas beaucoup de descriptions, sauf pour Lief et un peu pour Merek. Mais en globalité, l’auteure ne décrit pas beaucoup le physique des personnages (hormis la mère de Twylla pour accentuer sur son obésité) et il y a une absence de sexualité alors que c’est tout de même une jeune fille de 16 ans qui découvre l’amour et le désir physique.
J’ai aussi trouvé qu’il manquait d’émotions à la mort des personnages, on passe très vite dessus et les personnages n’ont pas l’air si frappés que cela, ce qui est assez perturbant.
Ce qui m’a également gênée est le fait qu’on craigne autant Twylla. Je suis d’accord avec le fait qu’elle soit redoutable et que tout le monde ai peur de l’approcher de peur de mourir. Mais les condamnés qui subissent la torture, souffrent, à mon avis, plus à ce moment ou en mourant d’une autre manière que de la main de Twylla. C’est une mort très rapide et pas aussi horrible qu’une mort lente par pendaison ou dévorer par les chiens. J’ai donc trouvé cela exagérer.

C’était donc une bonne lecture dans le sens où j’ai bien aimé le concept et le fil rouge de l’intrigue mais les personnages m’ont pas mal agacée, surtout Twylla pour certains moments et ça m’a un peu gâchée et m’a empêché d’apprécié pleinement le livre.

L'avis de Libre Addiction

2 commentaires:

  1. Ta critique me donne envie de le lire, même si les personnages n'ont pas l'air super xD
    Bon courage pour la suite :D

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    1. Oui l'histoire est pas mal au final malgré certains personnages. Merci ^^

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