Boys Out !, Rawia Arroum

"Personne ne mérite le courroux de l’autre. Lyra, ne pense jamais que, parce que tu es une femme, tu mérites la colère de l’homme. Tout comme l’homme ne doit pas penser que, parce qu’il est un homme, il a le pouvoir sur la femme. [...] La vie, ça commence par un homme et une femme." Loan

Résumé : Depuis l’Eradication, les femmes ont pris le contrôle de la société.

Les hommes sont déclarés persona non grata et traqués de toute part.

Leur seule fonction : assurer la survie de l’espère, aucun moyen n’ayant encore été trouvé pour se dispenser de ce rôle de géniteur.

Toute jeune fille, à l’âge de 17 ans, se rend à la Structure et doit subir un accouplement dans des conditions très strictes et surveillées. Les naissances sont triées et ne verront le jour que les embryons femelles.

Lorsque Lyra voit son tour arriver, elle est loin de penser que tous ses repères vont être bouleversés…

Mon avis :

PERSONNAGES:

J’aime bien Lyra mais je l’ai trouvé au départ un peu trop “enragée » à mon goût. Je trouve que sa haine envers les hommes est un peu inexpliquée. Je peux comprendre qu’elle ne les aime pas car elle a été élevée comme cela mais elle à un profond dégoût et mépris pour eux que j’ai du mal à comprendre. En revanche, elle finit peu à peu par ouvrir les yeux sur le monde qui l’entoure et se détache de l’endoctrinement qu’on lui à infliger. Par contre, je trouve cela un peu bizarre le fait qu’elle accepte plutôt vite sa grossesse. Elle fait certes un déni de grossesse mais une fois qu’elle l’apprend, elle le prend plutôt bien, ce qui m’étonne vu son ressentiment envers le fait de procréer et de mettre au monde un enfant. Je trouve qu’elle se radoucit un peu trop vite mais bon, c’est vrai que les hormones doivent beaucoup joué. Quant à Loan, j’aime beaucoup son personnage. Il est tout le contraire de l’image qu’on donne des hommes dans ce livre, il ébranle tout et j’aime bien cette idée même si c’est assez prévisible. C’est un personnage adorable et taquin, j’aime beaucoup son caractère. Et puis un point non négligeable : il aime lire ! J’ai également beaucoup apprécié Yas. Au départ, elle n’est pas très développée mais au final, elle devient un personnage secondaire important pour Lyra. J’ai bien aimé le personnage d’Alex qui reflète bien l’image des hommes que donne le livre. Contrairement à Loan, lui n’aime pas les femmes, ils les détestent et ne veut pas d’elle parmi les hommes. Je trouve que c’était une bonne idée de montrer un personnage comme cela, ça montre les conséquences de cette société sur les hommes. J’ai eu un peu de mal avec Eva par contre. Ça me fait bizarre de voir une des fondatrices tourner le dos aux autres membres de sa famille après tant d’années. Je ne trouve pas cela très logique. J’aurais préféré que ça ne reste que le peuple qui se révolte ou alors que ce soit le peuple qui la convint mais pas le contraire.

En revanche, j’aime beaucoup l’image qu’on a des rebelles. Elles affirment leur féminité et en sont fières mais elles savent aussi qu’elles ont besoin des hommes tout comme ils ont besoin d’elles et qu’ils ne doivent pas être traité de la sorte, qu’ils méritent de vivre à leurs côtés. J’ai donc trouvé que Lisa, était une très bonne image de la femme rebelle. C’est une femme forte, qui s’assume et qui n’hésite pas à se battre fièrement pour ce qu’elle pense.

RELATIONS :

J’ai été un peu dérangée par la relation entre Lyra et Loan. En effet, je trouve qu’ils ont une relation assez spéciale. D’un côté Lyra est attiré par lui mais en même temps elle le déteste, c’est assez flou et on a du mal à la comprendre. Quant à Loan, il dit ne pas vouloir la forcer mais il la « viole » tout de même au départ. Ils se comportent ensuite comme un couple de parents alors qu’ils ne sont que des adolescents tout de même et qu’à la base, Lyra ne voulait pas tomber enceinte. Je trouve donc que c’est une relation un peu spéciale et parfois un peu niaise. J’ai eu du mal à accrocher. En revanche, j’ai beaucoup aimé l’amitié entre Lyra et Yas. Elles sont comme des sœurs, des meilleures amies qui se disent tout (ou presque). Elles peuvent compter l’une sur l’autre et ne se séparent jamais. Elles sont touchantes. Quant à la relation entre Lyra et sa mère, j’ai trouvé que c’était une relation particulière dans le sens où l’on l’impression que les rôles sont inversés. C’est assez drôle même si je trouve parfois sa mère un trop insouciante et parfois même « gamine ». Les femmes entre elles ne sont pas hostiles ni vicieuses comme on a l’habitude de les dépeindre en général. J’ai trouvé que c’était une bonne chose de les voir aussi soudées entre elles sans aucune méchanceté même si c’est loin d’être réaliste.

INTRIGUE ET STYLE :

J’aime beaucoup le concept que je trouve très bien trouvé. Une société entièrement fondée par des femmes pour des femmes. On retrouve le mythe des Amazones mais modernisé et j’avoue que cela m’a beaucoup intriguée et attirée.

En revanche, on a un peu de mal à se situer dans le décor. Plusieurs fois j’ai été perturbée et je n’ai pas sus où j’étais. On a un peu de mal à visualisé l’environnement.

On sent tout de suite que quelque chose cloche dans cette société. Certaines choses sont discutables comme le fait de tuer tous les hommes sans exception. Je trouve que c’est trop radical même si la raison est expliquée.

Le fait également que les femmes soient obligées de procréer est, pour moi, une sorte de viol. Je suis d’accord avec Loan pour le coup, c’est contradictoire avec les fondements de leur société et je trouve que c’est un peu horrible également. Ce n’est pas non plus logique de renoncer aux PMA simplement car c’est un homme qui à inventer le concept. Dans ce cas, elles auraient dû renoncer à beaucoup d’autres choses mais elles ne l’ont pas fait.

L’idée de bannir les pantalons n’est, à mon avis, pas bonne. Les femmes se sont battues pour pouvoir porter des pantalons et le fait d’en porter est une fierté. Je trouve qu’au contraire, le fait de porter des jupes et des robes est une sorte de confinement, restriction pour la femme. Je trouve donc que l’auteure aurait justement dû laisser la liberté vestimentaire ainsi que la liberté de coiffure. Elles devraient ne plus avoir de contraintes à ce sujet et s’assumer totalement. Je pense donc que les femmes sont ici trop restreintes pour une société qui veut la liberté des femmes.

J’ai également remarqué qu’il y avait une absence de crimes. Tout ce qui ne tourne pas rond est de la faute des hommes et jamais des femmes. Il n’y a pas de vols, pas de meurtres, aucun crime alors que d’ordinaire, les femmes sont tout de même connues pour être manipulatrices et vicieuses. Ce n’est certes pas vrai dans tous les cas mais le fait d’en faire des anges est, pour moi, pas réaliste. Après, l’auteure a sans doute pas voulue se concentrer sur ce sujet mais je trouve qu’elle aurait dû en mettre quelques-uns, histoire de dire que cette société, même si elle n’est peuplé et dirigé que par des femmes, n’est pas non plus parfaite et ce n’est pas non plus le paradis, qu’il y a d’autres dangers que les hommes.

Par contre, j’ai adoré retrouvé les références littéraires ! Cela m’a fait sourire.

Quant à l’intrigue de manière générale, je trouve qu’elle est bien menée même si parfois un peu longue. On a trop de questions et on patiente un peu trop longtemps à mon goût. La fin est surprenante, on ne s’attend pas vraiment à cela et j’avoue être resté sur ma faim, j’aurais aimée savoir comment cela fini et ce qu’ils décident de faire par la suite.